En 1953, Pauline Charbonneau avait un magasin de vêtements de grande qualité juste au coin de la rue principale à Sainte-Agathe-des-Monts. Les gens de la grande ville venaient s’y approvisionner en tenues tendances pour égayer leur garde-robe.
Pauline est une femme perfectionniste qui a la fièvre de l’entrepreneuriat! Bien à l’affût des nouvelles tendances, elle a toujours choisi ses pièces méticuleusement.
Rencontre avec une femme inspirante! Alors que nous sirotions notre thé lors d’un beau dimanche ensoleillé, Pauline et moi (Sarah, aka Paulinessence) avons commencé à discuter de son histoire, de ses réalisations et de ses projets couture.
Quand as-tu commencé à coudre?
Pauline - 31 ans. Je faisais toutes sortes de petites choses pour moi et mes enfants. J'adorais choisir mes tissus au gré des saisons.
Quand as-tu ouvert ton magasin?
Pauline - Tu sais, je travaillais pour ce petit magasin dans mon village et un jour, je me disais que j’allais avoir mon propre magasin. Un moment donné, la propriétaire du magasin où je travaillais a décidé de fermer. J’ai donc pris ma chance avec de l’aide financière, car je n’avais pas beaucoup d’argent. J’ai tout fait, aller dans les manufactures, trouver des partenaires, etc. Puis, j'ai finalement ouvert mon magasin.
Les débuts du magasin, nouvellement ouvert en 1953, se sont passés encore mieux que ce que je pensais. J’étais capable de payer à chaque mois ce que je devais. Ce fut une grande réussite.
Quel genre de vêtement pouvait-on retrouver dans ton magasin?
Pauline - Je vendais de tout pour dames: sacs à main, chapeaux, sous-vêtements, costumes de ski, manteaux. Je choisissais chaque pièce méticuleusement et au goût du jour. Les gens se les arrachaient!
Combien d’heures pouvais-tu passer sur tes créations?
Pauline - Le temps que j’avais avec les quatre enfants et la maison. Disons trois heures par jour en moyenne, mais j'aurais pu passé mes journées sur mes créations, si j'avais pu. Quand les enfants ont quitté le nid, je pu passer plus de temps sur mes créations.
Quels sont les événements de ton petit village pour lesquels tu t’es impliquée ?
Pauline - Je m’impliquais à la chambre de commerce, au comité du carnaval, aux parades de mode avec d’autres magasins, ainsi qu’une parade de mode à la base militaire. Je trouvais moi-même les commanditaires. J'étais une femme très impliquée dans sa communauté. Ce fut de très belles années!
Ta plus belle réalisation?
Pauline - Une robe de mariée que j’ai cousue en broderie suisse doublée en coton. Un projet qui m'a demandé beaucoup de temps, mais qui m'a donné un grand plaisir à réaliser.
Ma passion pour les vêtements vient de cette femme incroyable qui est ma mamie. Pour ce qui est du mot « essence » ou bien comme il est si bien décrit dans le dictionnaire Larousse « l’acte d’exister », Pauline existe ou existait dans ses vêtements comme j’existe dans ceux que je crée. En effet, chaque vêtement renferme un bout de nous et il le transporte jusqu’à la fin de son existence. Aujourd’hui, cette marque fait vivre ma grand-mère et moi à travers mon art.
Voici quelques photos de Pauline.
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